Métiers du patrimoine

Gwenola Furic, conservatrice-restauratrice du patrimoine photographique

Son parcours

Gwenola Furic intègre d’abord l’École des beaux-arts de Nantes où elle obtient le Diplôme national d’arts plastiques. Elle intègre ensuite l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles (ENSP) dont elle est diplômée en 1997. Enfin, elle obtient le diplôme de restaurateur du patrimoine de l’Institut national du patrimoine (INP) en 2002. Elle débute sa carrière professionnelle au Musée Albert-Kahn à Boulogne-Billancourt, avant de créer sa propre entreprise à la fin de l’année 2003.

La profession de conservateur-restaurateur

Gwenola Furic est conservatrice-restauratrice du patrimoine photographique, discipline qui compte seulement une quarantaine de professionnels en France. Elle intervient à la demande, essentiellement auprès des institutions conservant des fonds photographiques tels que les musées et les archives, mais aussi auprès des bibliothèques, des artothèques, des associations ou encore des entreprises.

Ses connaissances lui permettent d’intervenir sur tous types de photographies, anciennes et contemporaines, sur des albums, des tirages et des fonds de négatifs, des installations, des œuvres ou encore des documents.

Ses missions se déclinent en plusieurs axes : des prestations de conseil en conservation préventive, la formation théorique et technique de personnel, la conservation curative, la restauration, et enfin, le montage.

Outre les compétences techniques, la patience et la dextérité manuelle, la polyvalence est de mise dans cette profession qui nécessite de maîtriser la gestion d’entreprise, l’administration, la comptabilité, la communication et la formation. Tout cela nécessite un grand sens de l’organisation et une grande rigueur personnelle. Il faut réussir à suivre plusieurs projets à la fois et gérer son temps de travail en indépendance afin de rendre chaque commande à temps. Il faut trouver l’équilibre entre la partie théorique et la partie plus manuelle en atelier, l’une nourrissant l’autre en permanence.

Gwenola Furic rappelle que cette grande diversité dans les missions et les clients demande beaucoup d’énergie car il faut sans cesse s’adapter avec ouverture d’esprit et souplesse. Le sens du contact, de la diplomatie et l’humilité sont des qualités essentielles pour exercer cette profession.

Travailler avec d’autres professionnels

Si la conservatrice-restauratrice n’a ni salariés, ni associés, le fait d’être indépendante n’implique pas pour autant de travailler seule. En effet, Gwenola Furic a l’occasion de collaborer ponctuellement en groupement, avec d’autres consœurs ou confrères, associant une variété de métiers : photographes, monteurs d’œuvres, encadreurs, historien.nes de la photographie, conservateurs.trices, associations patrimoniales ou artistiques, personnels d’administration publique, enseignant.e.s en art, etc. Ces rencontres enrichissantes sont, selon elle, un des grands avantages du métier.

Une profession méconnue

Cependant, cette profession, essentiellement féminine, reste relativement méconnue. Ainsi, Gwenola Furic regrette le manque de débouché et la rémunération basse qu’offre le métier de conservateur-restaurateur du patrimoine photographique. Elle rappelle la nécessité pour le secteur patrimonial d’avoir des professionnels compétents dans leur spécialité et déplore les faibles montants des budgets alloués par l’administration publique française. Selon elle, l’avènement de la photographie numérique amènera inévitablement à un profond changement de la profession.

L’importance de la mise en réseau

Dans l’exercice de ses fonctions, Gwenola Furic démontre l’importance de la mise en réseau des professionnels du patrimoine. A ce titre, la Fédération française des professionnels de la conservation-restauration (FFCR) joue un rôle essentiel. Le Département de la conservation du Conseil international des musées (ICOM-CC) permet lui aussi de garder un contact entre confrères et consœurs de la même discipline au niveau international, afin de suivre les avancées techniques et théoriques.
La mise en relation des différents acteurs du patrimoine est aussi très importante pour une meilleure connaissance mutuelle. Il lui semble intéressant de développer des moments de rencontre et d’échange entre les professionnels du patrimoine en Pays de la Loire, afin d’envisager des projets de travail commun. Le Pôle Patrimoine peut tout à fait participer, selon elle, à la sensibilisation et à la communication interne et externe sur les compétences, les travaux et les recherches des conservateurs-restaurateurs en patrimoine photographique.