Image de couverture : Château de la Turmelière_Liré_juillet 2022_3

Pouvez-vous présenter votre parcours ? 

Je suis diplômée d’une Licence 3 Lettres moderne et d’une Licence 3 Langues, littératures et civilisations étrangères anglais à la Sorbonne, à Paris. J’ai poursuivi mes études avec un Master Études médiévales, qui m’a permis d’étudier la culture et la littérature du Moyen Âge.

Par la suite, j’ai réalisé un service civique au sein de l’association C.H.A.M. (Chantiers Histoire et Architecture Médiévales). Lors de ce dernier, j’ai créé différents supports de communication, ainsi que des documents techniques (programmations de travaux, bilan d’opération, étude architecturale). J’ai participé aux chantiers en tant qu’encadrante, et j’ai préparé et participé aux Journées européennes du patrimoine avec l’association. À la fin de mon service civique, j’ai eu l’opportunité de postuler pour un CDI et je travaille depuis maintenant 5 ans en tant qu’assistante administrative et technique.

Pouvez-vous présenter l’association CHAM en quelques mots ?

L’association CHAM organise des chantiers de jeunes bénévoles et des chantiers écoles pendant les vacances scolaires. La formation compte une partie théorique et une partie pratique. Nous travaillons depuis 2018, au Lude (72), au travers de plusieurs chantiers qui ont pour objectif la rénovation de la jumenterie située dans le parc du château. L’association CHAM intervient également auprès de groupes de jeunes scolaires avec des ateliers de découvertes.

Quelles sont vos missions en tant qu’assistante administrative et technique ?

Mon métier est extrêmement polyvalent, et c’est ce qui me plaît dedans. Il me permet de découvrir plusieurs facettes des chantiers bénévoles : communication, gestion des inscriptions, réunions avec les partenaires ou encadrement des bénévoles sur place. De par sa polyvalence, mon métier demande une bonne capacité d’adaptation et d’organisation, car il y a souvent plusieurs missions à gérer en parallèle.

Il ne faut pas craindre de se lancer. Les connaissances arrivent par la pratique du métier, et cela se fait bien lorsqu’il y a un bon accompagnement des nouveaux arrivants, même dans un métier que l’on découvre complètement. De par leurs différences et les personnes qui y participent, les chantiers sont une source constante d’apprentissage. Je découvre toujours de nouvelles techniques de restauration en même temps que les bénévoles. 

Comment sont choisis les bénévoles ? Travaillez-vous avec d’autres professionnels ?

La majorité des chantiers sont des sites publics. L’association travaille en lien avec des collectivités (communes, communautés de communes, etc.) qui possèdent des sites à restaurer et s’adressent donc à nous en ce sens. Nous sommes agréés et subventionnés par le ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse et celui de la Culture. Nous demandons et recevons aussi des subventions des DRAC et DRAJES.

En pratique, l’association CHAM organise deux types de chantiers, des chantiers écoles comme au Lude et des chantiers bénévoles. La connaissance des chantiers et le recrutement sont parfois compliqués parce que c’est un milieu assez fermé. Nous recroisons souvent les mêmes personnes sur différents sites. Certains anciens bénévoles reviennent parfois sur des chantiers après avoir suivi une formation.

• Les chantiers bénévoles se déroulent lors des vacances scolaires et durent 2 à 3 semaines. Ils permettent à des jeunes ou des étudiants d’occuper leur temps en vacances de manière utile et originale. Ils rencontrent d’autres jeunes, découvrent le patrimoine autrement et réalisent des stages pratiques. Une fois les inscriptions ouvertes sur notre site internet et annoncées sur nos réseaux, les bénévoles nous contactent pour y participer.
   
• Au sein des chantiers écoles qui durent 8 mois, de nombreuses personnes sont en réorientation ou en reconversion professionnelle et s’engagent sur des missions à long terme. Nous organisons des sessions de recrutement sur les lieux, avec des réunions d’information collective puis des entretiens individuels. Ces chantiers sont dirigés par deux encadrant·e·s techniques salariés de l’association, un·e chef·fe de chantier et un·e chef·fe d’équipe.

L’association travaille évidemment avec des professionnels car tous nos chantiers sont encadrés par des maçons ou par des tailleurs de pierre. Sur les chantiers de bénévoles, ils forment des binômes avec des encadrants plus dédiés à la logistique générale et administrative du séjour ; ils sont la plupart du temps des salariés de l’association mais des recrutements externes sont parfois nécessaires. Nous recherchons régulièrement des personnes pour encadrer les chantiers en tant que chef.fe de chantier ou d’équipe.

Comment envisagez-vous votre métier dans le futur ?

Je constate un regain d’intérêt pour les missions dans le patrimoine. Je pense que le bénévolat est un outil important qu’il faut continuer de valoriser et de développer, pour sensibiliser et permettre la sauvegarde du patrimoine.

Les chantiers de jeunes bénévoles proposés par CHAM sont ouverts à tous. L’objectif est de faire découvrir et enseigner des savoir-faire aux jeunes. Il est possible de devenir bénévole sans avoir de connaissance des métiers de la restauration, et c’est justement pour ça que des formations sont proposées sur place. Il y a un côté gratifiant et enrichissant à voir un chantier évoluer avec la réalisation de son travail. Les chantiers permettent aussi de rencontrer des personnes de tous les milieux, qui ont un intérêt commun. Il y a une seule équipe, pour un même objectif.